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Fiche pratique

Conditions générales de vente entre professionnels (CGV)

Vérifié le 16/02/2021 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

Les conditions générales de vente (CGV) doivent être communiquées par tout professionnel à un acheteur de produits qui en fait la demande pour une activité professionnelle. Un manquement à une telle obligation est sanctionné. Si aucune demande n'est faite, il n'y a pas d'obligation de communication. Les CGV figurent dans les documents contractuels (bons de commande, devis, contrats notamment) ou publicitaires (écriteaux, affiches apposées sur les lieux de vente par exemple).

Les conditions générales de vente entre professionnels (ou B2B) doivent obligatoirement mentionner les informations suivantes :

  • Conditions de règlement, notamment délais de paiement et pénalités de retard et montant des indemnités pour frais de recouvrement
  • Éventuelles réductions de prix et conditions d'escompte
  • Barème des prix unitaires

Le prestataire de service doit adresser au destinataire qui en fait la demande un devis suffisamment détaillé. Une méthode de calcul du prix peut aussi être communiquée. Il est obligatoire de communiquer la méthode de calcul lorsque le prix du service ou du type de service ne peut pas être déterminé avec exactitude.

  À savoir

un modèle est disponible en ligne.

Escompte commercial

L'escompte commercial est une réduction accordée à un acheteur en cas de paiement anticipé.

Cette réduction doit apparaître sur les factures et dans les conditions de règlement.

Réductions et rabais

Les diminutions de prix doivent être fixées selon des critères précis et objectifs. Elles peuvent avoir un caractère quantitatif ou qualitatif.

Le vendeur doit aussi faire figurer les remises promotionnelles ponctuelles et les ristournes différées de fin d'année.

Le professionnel a un droit de rétractation uniquement dans le cadre de la conclusion d'un contrat hors établissement.

Le contrat conclu hors établissement est fait dans un lieu qui n'est pas celui où le professionnel exerce son activité en permanence ou de manière habituelle ou celui conclu après un démarchage.

Le droit de rétractation s'applique si les 2 conditions suivantes sont remplies :

  • L'objet de ce contrat n'entre pas dans le champ de l'activité principale du professionnel sollicité. Par exemple, lorsqu'un professionnel a pour activité principale la vente de pièces automobiles et que le contrat concerne la vente de produits en rapport avec l'activité secondaire du professionnel.
  • Le nombre de salariés employés est inférieur à 6.

Les CGV peuvent aussi prévoir des mentions facultatives :

  • Existence d'une clause de réserve de propriété : le vendeur demeure propriétaire du bien vendu après la livraison à l'acheteur jusqu'au paiement complet du prix. Cette clause permet au vendeur d'obtenir la restitution du bien dans le cas du non-paiement par l'acheteur.
  • Clause limitative de responsabilité : elle limite le montant des dommages-intérêts qui peuvent être réclamés en cas de manquement par le vendeur à l'un de ses engagements (retard de livraison par exemple). Elle n'est toutefois pas admise lorsqu'elle porte sur une obligation essentielle (par exemple dans un contrat de livraison, la livraison du bien à une certaine date est une obligation essentielle) du contrat ou lorsqu'elle est abusive.
  • Clause relative aux cas de force majeure (incendie, catastrophe naturelle par exemple) qui pourra empêcher que le vendeur remplisse ses engagements
  • Conditions de résiliation du contrat

  À savoir

le vendeur est libre d'insérer toute clause dans ses CGV à la condition qu'elle ne crée pas un déséquilibre entre le vendeur et l'acheteur.

Formalisme

Les conditions générales de vente doivent obligatoirement être un document écrit (une information verbale ne suffit pas). Il n'y a cependant aucune condition de forme imposée par la réglementation : les CGV peuvent être communiquées par le vendeur par tout moyen constituant un un support durable.

Le vendeur peut donc choisir de transmettre l'écrit soit physiquement, soit par voie électronique.

  À savoir

les conditions particulières de vente (CPV) ne font pas l'objet d'une obligation de communication contrairement aux CGV. Cependant, les CPV s'appliquent en priorité dans le cas d'une contradiction entre les CGV et les conditions particulières de vente.

Établissement de CGV différenciées en fonction de la catégorie d'acheteurs

Les CGV peuvent être différenciées selon la catégorie d'acheteurs de produits ou de prestations de services. Les CGV établies selon la catégorie de l'acheteur ne doivent alors être communiquées qu'aux clients relevant de la catégorie concernée.

Le vendeur seul peut définir la catégorie à laquelle l'acheteur appartient. Toutefois, la définition de la catégorie doit répondre à des critères objectifs (la nature de la clientèle, le mode de distribution, le chiffre d'affaire etc.) qui pourront viser tous les opérateurs répondant à ces critères.

Il faut effectuer une distinction entre les professionnels suivants :

  • Acheteur grossiste ou négociant (B2B)
  • Grandes surfaces alimentaires
  • Toute entreprise spécialisée
  • Entreprise de vente à distance

La simple communication des CGV ne suffit pas : elles doivent être acceptées par l'acheteur. L'acheteur doit avoir pris connaissance des CGV et cocher la case Je reconnais avoir pris connaissance et j'accepte les conditions générales de vente pour que son l'acceptation soit faite.

 À noter

l'obligation de communication des CGV n'implique pas que le document soit déjà écrit avant les négociations.

Le non-respect de l'obligation de communication des CGV par le fournisseur est puni d'une amende pouvant aller jusqu'à 15 000 € pour une personne physique et 75 000 € pour une personne morale.

La même sanction s'applique notamment lorsque les CGV sont incomplètes (absence de mention des pénalités de retard ou de l'indemnité forfaitaire pour frais de recouvrement par exemple).